Sayonara Miyajima

30/11/2024

La plus forte émotion de ce voyage a sûrement été le départ de Miyajima. Le Toshogu a été une véritable claque devant le travail de l'homme. Émerveillement. Shukkei-en à Hiroshima était un moment de contemplation que j'aurais aimé faire durer si j'avais été seule. Ces moments où l'on se pose, n'étant qu'oreilles pour écouter les sons de la nature, qu'yeux pour admirer les tâches de couleurs dansant sous la caresse du vent. Sensations. Kyoto, la matinée Maïko, avec ce sentiment d'être une princesse. Fierté.

L'ascension ou devrais-je dire la descente du mont Misen ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais le Daisho-in qui affiche ses merveilles au pied du point culminant de l'île, le temple Itsukushima et son torii majestueux sortant de l'eau, les petites rues commerçantes contenant difficilement la marée humaine, les rennes gourmands qui ont perdu leur dignité pour réclamer un petit quelque chose, tout cela est une bonne raison pour faire un détour par Miyajima.

Quand ai-je vu l'image de ce torii immense émergeant de l'eau tel un colosse vermillon ? Je ne saurai le dire. Le premier souvenir qui me vient, c'est la pensée lancinante de le voir "en vrai" pour mes 60 ans. L'idée d'un second voyage au Japon était donc une évidence.

Mais ce ne sont pas ces raisons qui pincent le cœur au moment du départ. Non, c'est cette impression d'être hors du temps, peut être encore plus qu'ailleurs au Japon. On n'est plus un touriste, on devient un privilégié.

Le privilège de se réveiller le matin avec la mer de Seto qui bat comme le muret de la plage juste devant l'hôtel. "Réveille-toi, viens profiter des beautés de l'île", semble-t-elle marteler.

Le privilège de regarder arriver la foule vomie par les ferries et oublier qu'on a débarqué comme elle, il y a quelques heures.

Le privilège, le soir, de s'installer sur le balcon fermé de la chambre d'hôtel en buvant un thé matcha et regarder les ferries éclairés, bondés de ceux qui repartent et oublier qu'on embarquera dans quelques heures.

Le privilège d'avoir l'île est à soi, ou devrais-je dire qu'on fait partie de l'île.

Alors oui, vivre sur Miyajima le temps d'une journée et demie et de deux nuits, c'est un privilège qui doit se savourer. Et comme tout privilège, quand la fin arrive, c'est des larmes dans les yeux qu'on reprend le ferry. Sans se retourner.

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