Takayama, une plongée dans le passé

A Takayama, je n'ai prévu qu'une journée coincée entre Tokyo et Kyoto. Mais une journée complète. Arrivée la veille, départ le lendemain.
Mon arrivée ne s'étant pas déroulée sous les meilleurs auspices, je partais avec l'esprit chagrin. J'avais préparé mon parcours avant de partir de l'hôtel pour être le plus efficiente possible dans ma gestion du temps. Je décidais de faire fi des visites de temples et sanctuaires, j'en avais déjà vu beaucoup à Nikko et j'en verrai encore à Kyoto et Miyajima. Je voulais me consacrer uniquement à ma plongée dans le passé, vivre au temps du Japon médiéval, soit Sanmachi-Suji et Hida folk village.
Mais avant cela, il y a une étape à ne surtout pas négliger quand on passe par Takayama. Les marchés du matin ! Il en a deux :
- un plus petit devant le Takayama Jinja, j'y ai fait la connaissance d'une petite mamie, ravie des quelques mots de japonais que je lui ai adressés et moi ravie de la pomme plus grosse que la paume de ma main qu'elle m'a vendue ;
- le second, plus grand, plus touristique mais tout aussi pittoresque, qu'on rejoint en traversant le charmant pont rouge qui enjambe la rivière Miya (Miyagawa), puis en longeant cette même rivière pendant quelques centaines de mètres. Vous trouverez là tout ce qu'il faut pour petit déjeuner : brochettes délicieusement délicieuses de boeuf de Hida, lait chaud... de Hida, yaourts au lait... de Hida, du miel d'abeilles japonaises, en j'en passe et des meilleures. Je n'ai jamais vu des légumes aussi gros que sur ces marchés japonais ! Des radis (ou autre choses ?) gros comme des choux, des pommes grosses comme des petits melons, des racines de wasabi de la taille d'un avant bras...
'D'un côté de la rue, il y a les étales du marché et de l'autres des magasins de souvenirs : baguettes, poteries, magnets et c'est là que j'ai fait la connaissance de la fameuse Sarubobo, cette poupée amulette si typique. Sa couleur détermine sur quoi va porter son charme (santé, famille, études...). Elle ne ressemble à pas grand chose mais à force de la voir, on la trouve attachante. Comment cette petite bonne femme peut bien m'entourlouper de la sorte, ça signifierait qu'elle a vraiment un pouvoir ? Quand j'ai saisi Sarubobo, j'ai découvert son secret. La poupette m'a transportée dans une autre époque : Takayama à l'époque EdoDD'
Nous n'avons que traversé la rue et pourtant nous avons traversé le temps. Les maisons de bois noir ébène, devenues des boutiques ou des restaurants, ont gardé leur cachet d'antan. Là, dans cette cour intérieur les pressoirs pour séparer la génoise du saké, là-bas, cette femme en kimono disparaît ne laissant que son vêtement animé par le vent, accroché à un cintre. Prêtons l'oreille, les tabis du tireur de jinrikisha (pousse-pousse) effleurent silencieusement le sol alors que leur répond le martèlement des getas d'une passante.
Sarubobo me fait passer de boutiques en boutiques où s'offrent les trésors de sa région : décoration, alimentation, bijoux, poterie fine et bien sûr le saké.
Qu'attendez-vous ? Allez retrouver votre Sarubobo et bon voyage dans le passé.